02/12/2008

Ma vie privée..............suite

Il y a deux cartes: celle du possible, de nature subjective, et celle du visible, de nature objective, lorsque nos actes se déploient dans l’espace, ces deux cartes se chevauchent, se superposent, s’enchevêtrent, ce qui confère à nos actes leur efficacité. Du sommet d’un trottoir, à l’aube, il est parfois possible de voir surgir une ville inconnue, distante, comme rêvée, un lieu (…) Je ne vois pas pourquoi des expériences fictives seraient moins importantes ou moins vraies que d’autres dites réelles. Sinon, il faudrait considérer que le rêve, les récits familiaux la lecture de romans par exemple ne déterminent en rien nos sensations et notre existence ce qui est manifestement faux.
Je préfère contempler les murs où je trouve exprimés et concentrés mes rêves les plus chers. Ces choses parce qu’elles sont fausses, sont infiniment plus près du vrai, tandis que la plupart de nos paysages sont des menteurs, justement parce qu’ils on négligé de mentir.
L’imagination trouve plus de réalité à ce qui se cache qu’à ce qui se montre.
Les enfants ne regardent pas la rue il rêve dedans. Les enfants ne sont pas des touristes.
HA HA Un crocodile vert ; là ! Le ventre dans le caniveau la queue dans l’eau . Voilà de quoi
bouleverser un honnête explorateur. Plus qu’un renard écorché un sachet de ‘car en sac© ’ renversé me met dans tous mes états. Une boule de glace tombée d’on ne sait où, à fondre sur le bitume, me tire des larmes.
Ce n’est pas pour la victime que je m’attriste. Il n’avait qu’à faire attention après tout. Pour la boule de glace, imaginons un enfant; objet de la bonne vielle blague « T’as pas l’heure ? » retournement du poignet ...WLOU uuuuv.................SPLACH. En plus il ne savait pas lire le temps; il avait une montre jouet.
Car je pratique l’imagination
positive. Non je pleure la perte
pour la perte.

Je pose un genou à terre.
Une voiture klaxonne!!!.....
Dans les véhicules automobiles, seuls les moteurs sont à explosion, les durites n’explosent pas, elles pètent, les pneus éclatent, les colonnes de direction cassent, les moteurs serrent, les freins lâchent, l’embrayage patine, la boite de vitesses craque, mais les joints de culasse et les durites pètent, et les lacets se défont. Seule une conscience claire du but permet de rassembler les ressources nécessaires à l’acte et de les unir au moment décisif. Je rattache mon lacet. Mon
regard se pose sur le bitume: il est possible de prendre la tangente, par le coté, dans l ’infiniment proche situé à des années-lumière de l’ ici-bas. Il suffit de se glisser dans les interstices des choses, de trouver les jointures du réel, ou se dérober à l’ordre illusoire du monde.
La rue est faite pour les solitaires qui rêvent. Sans les rêves, la solitude serait inutile. La solitude, le rêve fourvoyé, la texture mal repassée d’un mur et le dernier regard qui passe, voilà la vie.
C’est le glissement qui prive le voyageur de ses repères pour mesurer la progression effective du voyage, l’obligeant à regarder sa montre.
C’est lui qui fait du voyage un temps sans mémoire ni durée. Bris du rythme des choses, bris de leur mémoire, bris de la durée. S’instaure alors « un temps qui ne passe pas. »
Rien n’est plus volatil que le déroulement ordinaire des jours. Une foule de gestes, de paroles, de déplacements minimes dans l’espace ou dans l’existence échappent à la conscience comme à la mémoire. Jusqu’à ce qu’un regard un peu plus affuté et sensible que les autres s’arrête avec attention là où, habituellement, on passe.
La question ne semble pas tant de savoir s’il existe plusieurs réalités, ou si l’une l’emporte sur l’autre, que d’explorer la confusion des perceptions, l’éparpillement progressif (…) des différents systèmes de pensée et de représentation intime.

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