24/02/2010

dessin: Mon coach a dit

Mon coach a dit: La crise est passée, maintenant allez de l'avant. Je préfèrerais aller de l'arrière. A six mois, j'étais gâté, j'avais ma premier télé. J'ai eu une enfance heureuse et pourtant j'étais un gosse agité. On m'a mis sous ritaline (r), tout s'est arrangé. A vingt ans, je voulais devenir acteur mais j'ai appris la pensée positive. Je suis coach en entreprise, j'enseigne la créativité aux banquiers. Je n'ose pas avouer mon rêve à ma femme. Nous attendons un enfant, nous sommes un peux nerveux. La mère porteuse tchétchène nous a avoué qu'elle est allergique aux produits laitiers. Moi qui voulais un fils zéro défaut. Lexomil (r) 24/24, j'ai payé l'appartement à crédit zéro, j'ai dit à mon coach: j'ai perdu goût à la vie. Il ma répondu que, même avec une maladie grave, je n'avais pas le droit de mourir et de cesser mon activité. C'est le moment des bilans: depuis que je suis dehors, je vais de galère en galère. Je préférais quand j'étais dedans. Fœtus, c'est mon rêve d'avenir.
La revue RAVAGES Printemps 2009

23/02/2010

Photo: Dérive....

Les difficultés de la dérive sont celles de la liberté. Un jour, on construira des villes pour dériver. On peut utiliser, avec des retouches relativement légères, certaines zones qui existent déjà.
G.-E. Debord

Photo: Détails d'une fresque mural. (Grattage/ Stylo à bille/feutre.)

Ma vie privée...A suivre...

Il faut quitter ce banc, ce parc. « Aucun danger que je prenne le bus avec des hommes de mon âge. Assis à regarder par les vitres, nous aurions tous l’air de penser que ce n’est pas lui qui nous mènera à la mer. » V. Bizot Je préfère marcher quitte à croiser ces drôles de personnages, philosophes du pavé. Fripiers d’écrits trafiquant les pensées de ceux que le malheur a réduits à rêver pour vivre.

Une femme devant moi habillée comme sa majesté la mode violée par un béotien observe un pigeon faire sa cour. Un autre pigeon se pose, fait fuir le prétendant et entreprend aussitôt de tourner autour de la femelle en se haussant du jabot. La femme reste là, peut-être « plongée dans l’enfer des supputations et des conjectures » H. Kaddour

Je lève la tête. Mon regard tombe sur la frondaison des arbres.

Le ciel est vert.

Merde. Le ciel est vert.



Le BONZAI: (Roman)

1er partie : le bois

Je fonçais, éventrant les ténèbres en cahotant, plein phare dans la gueule des mordicants volant et autres collés aux «ptèrent » qui crevaient éclater, mais éblouis, sur le pare- brisent. Je ricanais. Il me sembla les voir se protégeant bêtement, la gueule béante d’effroi, les yeux exorbités, derrière leurs petites pattes poilues ; ridicule.

Une main pour le volant, l’autre abreuvant mes pensées au goulot d’un thermos, Je ruminais ce que j’avais vue plutôt dans l’après midi. Ce sentier, en forêt, plein d’abrutis, pratiquants de la promenade dominicale.

Ils ramassaient n’importe quoi, des champignons, des fleurs. Vraiment il aiment ça vivre courbés. Je les revoyais: débouler de derrière chaque coin d’arbre, casquette hurlante sur leurs chiards des ordres en Yo-Yo ! Qu’ec tu fous dans mes pattes ? T’éloignes pas ! …Ceux qui ne pouvaient marcher était traînés, brimbaler, ligoter, les vieux sur leurs fauteuils roulants, les mômes sur leurs poussettes. Les un bavouillant de la lippe des glaviots qui faisait au soleil, des fils d’anges a trompé des araignées. Les autres, la gueule bâillonnée d’une sucette en plastoc. Dégueulasse. Je me rappel mettre mis en colère. Que foutaient-ils tous là ? Dans cette endroits juste bons pour les singes ? Je les zieutais, billes pincées par la colère, poings fermer dans les poches de mon survêtement, une casquette Malcom X visser, a l’envers, sur mon crâne moche et sale.

Depuis quelque jour je forçais mes hallu. Pour noyé le présent sans agiter de souvenirs, au goulot d’un Thermos plein d’une mixture bouillante : Trois quarts de rhum, un quart citron, huit sucres et pas d’eau. « Ça sert à rien. » Peine perdue, au-delà du cimetière d’insectes fraîchement éclaté sur le pare-brise. Dans le halo des phares la végétation me domina et le ciel était vert.

Je roulais dans un chemin forestier, bringuebaler par des nids de poules et le ciel était vert. J'ai secoué la tête sans résultat: Souvenir...

Je traînais une fille dans ce même bois. À son avis, la cave suffisait, mais j’étais romantique. Destinations un coin sympa ; une plage de sable au bord de la Loire, ou, ordinairement je venais la jouer en solo. Je me revoyais ; sous les acacias, me vautré sur elle à peine son cul posé sur le sable.

Ivre de joie! Mes doigts affolés tripotaient à l’aveugle, la peau nue sous la fine robe d’été.

Et elle, qui murmurait « Doucement. Doucement ». Moi! La pauvreté sur le monde. Sans même enlever mes pompes. D’une main je m’esbignais à descendre mon fute sans interrompre se bonheur incroyable de tripoter du féminin. Je voulais tout, de suite. Totale je n’arrivais à rien; dépasser par le bordel des tuyaux en accordéons. Bon dieu J’ai faillit la mordre pour ne pas hurler de rage, quitte à niquer ses tympans, dont je n’avais rien à secouer. ( J’ai eu peur d’ameuter, avec ma chance, une troupe de scout, une classe en plein air, un garde- chasse, bref des emmerdeurs! et,Bon dieu! Être vue ! Suant, emberlificoter dans mon pantalon. Gigotant comme un asticot prit à l’hameçon, pour faire glisser ce satané froc à mes pieds ou au moins sous les genoux. La honte ! )

Quand j’eus enfin l’idée élémentaire d’enlever mes pompes de la pointe des pieds; comme à la maison.

Quand Enfin le futal ne fut plus qu’une guenille à mes pieds. Quand Enfin je pus monter à l’assaut. Enfin j’allai le faire ! J’allai le faire ! Ma bite prit son indépendance et mon lait inonda le râpé de pierre.

Elle, l’amétrope, ne bougeait pas. Jupe relever. Ses doigts bien au frais dans le sable. Ailleurs. Elle fixait les frondaisons d’acacias. Ses lunettes, posées sur une feuille (?) scintillaient au soleil dans l’indifférence générale.

J’ai voulu dire quelle que chose : À quoi tu pense ?

Elle a dit : Le ciel est vert.

J'ai secoué la tête.

16/02/2010

Le voyage d'épistèmé

La Gomme tient son nom de la résine de l'arbre à caoutchouc, l'hévéa.
Lorsqu' elle fut inventée en 1858, elle était composée de cette résine.
Aujourd'hui, la gomme est artificielle, en caoutchouc synthétique.
Jusqu'au XVIIe siècle les traits sont effacés en grattant le support avec une lame. Toutefois, vers 1400, un certain Chennini, dans un livre destiné aux peintres, recommande d'effacer les traits de mine de plomb ou de fusain avec de la mie de pain.
Effacement n.m. (é-fa-sé) v.a. ( préf. é, et face.) faire disparaître, par le frottement, l'image, l'empreinte d'une chose: chose: gomme à effacer. Rayer, biffer, raturer: effacer un mot, une ligne Fig. faire oublier: effacer une faute. Effacer le corps, les épaules.

Dessin: les Couacs


                             Dans L’âne d’or, œuvre humoristique et originale écrite
                                        par Apulée (v. 123 – v. 170 avant notre ère),
                                            Cupidon, (du latin cupido, «désir»)


   D’après le plus grand nombre des poètes, naquit de Mars et de Vénus. Dès qu’il eut vu le jour, Jupiter, qui
connut à sa physionomie tous les troubles qu’il causerait voulut obliger Vénus à s’en défaire. Pour le dérober
à la colère de Jupiter, elle le cacha dans les bois, où il suça le lait des bêtes féroces. Aussitôt qu’il put
manier [1] le boomerang, il s’en fit deux ; un de frêne et un de cyprès, et essaya sur les animaux les coups qu’il destinait aux hommes.
Il est le plus souvent représenté sous la figure d’un
grand dadais [2], l’air désoeuvré, mais malin .
Tantôt, il est aveugle, car l’Amour* n’aperçoit pas de
défaut dans l’objet aimé .
[1] L’ œuvre a été retravaillée par la suite.
[2] idem
* J'ai faillis oublié le St Valentin

06/02/2010

Mots maux meurt

 La réalité: 
         Ce mil feuille 
          Dans une boule
                               Ange 
                                     Égérie. 


Monde polysémique :
        La boule mal polie sème ses hoquets 


Il vous regarde et puis il s’oublie.
   Sous vous.

Les mots qui me racontent 
sont des châteaux de sable en Espagne 
qui s’écroulent quand on me les souffle dans mon pavillon.

Le Monde Merveilleux des Bonbons

Collage: sur papier aquarelle. Bonbons, scotch:collage/décollage

04/02/2010

collage

Naissance du Monde

Mais de quelle façon
la rencontre de la matière
a formé la terre, le ciel, 

les profondeurs de l’océan,le soleil, 
la lune et leur cours,
je l’exposerai dans l’ordre:

420~que les atomes
se sont mis
chacun à sa place;
ils n’ont point
stipulé quels seraient
leurs mouvements.
(...)
 



440~ à cause de leurs formes et de leurs figures variées, ils ne pouvaient tous rester unis en ce chaos ni se communiquer des  mouvements harmonieux, mais des parties commencèrent à s’échapper,
le semblable à s’unir au semblable pour définir un monde, (...)

Lucrèce
De la nature
 Le Bouc

Inventeur
(n.) . Celui qui fabrique un ingénieux
dispositif de rouages, de leviers et de ressorts,
et s’imagine que c’est la civilisation.
 
Le dictionnaire du diable
A. Bierce








 Photo prise à la réunion. St Paul
1er parution dans le magazine numérique: Etmonoeils n° 6