23/02/2010

Ma vie privée...A suivre...

Il faut quitter ce banc, ce parc. « Aucun danger que je prenne le bus avec des hommes de mon âge. Assis à regarder par les vitres, nous aurions tous l’air de penser que ce n’est pas lui qui nous mènera à la mer. » V. Bizot Je préfère marcher quitte à croiser ces drôles de personnages, philosophes du pavé. Fripiers d’écrits trafiquant les pensées de ceux que le malheur a réduits à rêver pour vivre.

Une femme devant moi habillée comme sa majesté la mode violée par un béotien observe un pigeon faire sa cour. Un autre pigeon se pose, fait fuir le prétendant et entreprend aussitôt de tourner autour de la femelle en se haussant du jabot. La femme reste là, peut-être « plongée dans l’enfer des supputations et des conjectures » H. Kaddour

Je lève la tête. Mon regard tombe sur la frondaison des arbres.

Le ciel est vert.

Merde. Le ciel est vert.



Le BONZAI: (Roman)

1er partie : le bois

Je fonçais, éventrant les ténèbres en cahotant, plein phare dans la gueule des mordicants volant et autres collés aux «ptèrent » qui crevaient éclater, mais éblouis, sur le pare- brisent. Je ricanais. Il me sembla les voir se protégeant bêtement, la gueule béante d’effroi, les yeux exorbités, derrière leurs petites pattes poilues ; ridicule.

Une main pour le volant, l’autre abreuvant mes pensées au goulot d’un thermos, Je ruminais ce que j’avais vue plutôt dans l’après midi. Ce sentier, en forêt, plein d’abrutis, pratiquants de la promenade dominicale.

Ils ramassaient n’importe quoi, des champignons, des fleurs. Vraiment il aiment ça vivre courbés. Je les revoyais: débouler de derrière chaque coin d’arbre, casquette hurlante sur leurs chiards des ordres en Yo-Yo ! Qu’ec tu fous dans mes pattes ? T’éloignes pas ! …Ceux qui ne pouvaient marcher était traînés, brimbaler, ligoter, les vieux sur leurs fauteuils roulants, les mômes sur leurs poussettes. Les un bavouillant de la lippe des glaviots qui faisait au soleil, des fils d’anges a trompé des araignées. Les autres, la gueule bâillonnée d’une sucette en plastoc. Dégueulasse. Je me rappel mettre mis en colère. Que foutaient-ils tous là ? Dans cette endroits juste bons pour les singes ? Je les zieutais, billes pincées par la colère, poings fermer dans les poches de mon survêtement, une casquette Malcom X visser, a l’envers, sur mon crâne moche et sale.

Depuis quelque jour je forçais mes hallu. Pour noyé le présent sans agiter de souvenirs, au goulot d’un Thermos plein d’une mixture bouillante : Trois quarts de rhum, un quart citron, huit sucres et pas d’eau. « Ça sert à rien. » Peine perdue, au-delà du cimetière d’insectes fraîchement éclaté sur le pare-brise. Dans le halo des phares la végétation me domina et le ciel était vert.

Je roulais dans un chemin forestier, bringuebaler par des nids de poules et le ciel était vert. J'ai secoué la tête sans résultat: Souvenir...

Je traînais une fille dans ce même bois. À son avis, la cave suffisait, mais j’étais romantique. Destinations un coin sympa ; une plage de sable au bord de la Loire, ou, ordinairement je venais la jouer en solo. Je me revoyais ; sous les acacias, me vautré sur elle à peine son cul posé sur le sable.

Ivre de joie! Mes doigts affolés tripotaient à l’aveugle, la peau nue sous la fine robe d’été.

Et elle, qui murmurait « Doucement. Doucement ». Moi! La pauvreté sur le monde. Sans même enlever mes pompes. D’une main je m’esbignais à descendre mon fute sans interrompre se bonheur incroyable de tripoter du féminin. Je voulais tout, de suite. Totale je n’arrivais à rien; dépasser par le bordel des tuyaux en accordéons. Bon dieu J’ai faillit la mordre pour ne pas hurler de rage, quitte à niquer ses tympans, dont je n’avais rien à secouer. ( J’ai eu peur d’ameuter, avec ma chance, une troupe de scout, une classe en plein air, un garde- chasse, bref des emmerdeurs! et,Bon dieu! Être vue ! Suant, emberlificoter dans mon pantalon. Gigotant comme un asticot prit à l’hameçon, pour faire glisser ce satané froc à mes pieds ou au moins sous les genoux. La honte ! )

Quand j’eus enfin l’idée élémentaire d’enlever mes pompes de la pointe des pieds; comme à la maison.

Quand Enfin le futal ne fut plus qu’une guenille à mes pieds. Quand Enfin je pus monter à l’assaut. Enfin j’allai le faire ! J’allai le faire ! Ma bite prit son indépendance et mon lait inonda le râpé de pierre.

Elle, l’amétrope, ne bougeait pas. Jupe relever. Ses doigts bien au frais dans le sable. Ailleurs. Elle fixait les frondaisons d’acacias. Ses lunettes, posées sur une feuille (?) scintillaient au soleil dans l’indifférence générale.

J’ai voulu dire quelle que chose : À quoi tu pense ?

Elle a dit : Le ciel est vert.

J'ai secoué la tête.

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