03/01/2009

Ma vie privée..............suite Il faut tenir compte de la foule

Mais il faut tenir compte de la foule.
Aujourd’hui, vous descendez de votre appartement pour être immédiatement emporté par la foule qui coule dans toutes les rues. Nous vivons écrasé au sein d’une folle multitude ; et notre propre histoire doit se forger un chemin dans la masse. Aujourd’hui, je vais donc vous faire part; aujourd’hui les choses sont ainsi, elles ne l’étaient pas, avant et moi, finaud je l’ai bien remarqué. Ce n’était pas ainsi hier et ça ne va pas durer, c’est juste aujourd’hui, un accident en somme : Vérité générale, sociologique, d’observation.
Mais bon ! Tout cela n’est que de la littérature. On atteint rarement lorsqu’on écrit, ce qu’on n’était d’ailleurs jamais parti trouver. On se retrouve quelque part, et il ne reste rien, ou des mots.
Moi donc, avec mes émotions vagues et les sensations indéfinies qui constituent une vie humaine; cheminant lentement, mal équipé pour les grandes synthèses cependant précis et même tatillon. Si si ! Petit machin biologique générateur de chaleur, bipède tout terrain dont les ruisseaux de neurones aux innombrables ramifications s’enfoncent dans les profondeurs d’une boite crânienne remplie de fibres, de filaments tièdes entourés du halo invisible de la conscience- Machine déterminant seule la trajectoire.................................. Tiens ! Sur la descente d’eau de pluie de l’annexe de la banque de France sise au coin de la rue de Billancourt & de la Reine; une de ces petites annonces sauvages - avec les languettes à arracher : « Homme sérieux en pleine force de l’âge cherche moyen de gagner de l’argent sans sortir les mains de ses poches. Pour rester propre et en bonne santé. Pas sérieux s’abstenir. » Suis un n° de portable : Tel. 06…….. En voilà un qui n’a pas peur de possibilités épiques ; d’occasion d’agir, de mettre en branle une suite d’évènements s’enchainant en aventures.

Résumé : Jamais un poète ne parle de ses pieds, il ne parle que de ses ailes.

Je reprends mon périple, ma circumnavigation, les bras collés au corps. Il s’agit de fendre la foule sans frotter les tissus. La foule m’est indifférente. Mes cothurnes à catadioptres me replacent sur orbite et, parfois, mu par une famine de griffer, de grapher; tout à coup, je saute en marche. « Seules les pensées qui vous viennent en marchant ont de la valeur» Je me penche sur une feuille et je griffonne. J’en profite pour m’étirer les muscles ischio-jambiers. Puis je me redresse. (Je meus mon corps sans même savoir quels muscles, quels trajets nerveux doivent intervenir, ni où il faudrait chercher les instruments de cette action, comme l’artiste fait rayonner son style jusqu’aux fibres de la matière qu’il travaille. Je veux aller là-bas, et m’y voici, sans que je sois entré dans le secret inhumain de la machine corporelle, sans que je l’aie ajustée aux données du problème [Je prends mon essor grâce au petit moteur à transcendance qui bat maintenant son plein.]. Je regarde simplement le but, je suis aspiré par lui, et l’appareil corporel fait ce qu’il y a à faire pour que je m’y trouve. Tout se passe à mes yeux dans le monde humain de la perception et du geste, mais mon corps géographique ou physique obéit aux exigences de ce petit drame qui ne cesse de susciter en lui mille prodiges naturels. Mon regard vers le but a déjà, lui aussi, ses miracles.
Les nuages qui passent...là-bas...là-bas...les merveilleux nuages.
J’ai coutume de regarder le ciel dans les yeux. Pas pour les intimider, faire la pluie et le beau temps. Au contraire : les lois du ciel m’offrent l’exemple de la nécessité et la soumission aux vicissitudes de l’air, celui de la liberté ; les climats deviennent pour un esprit éclairé un objet de réflexion anthropologique.
Tiens! Il pleut, c’est vrai. Je peux vérifier qu’il pleut. Je suis dessous et c’est toute une sémantique et une ontologie qui découlent d’une giboulée, toute une réflexion sur les mots et les choses qu’on déduit d’une averse : toute une théorie des cordes. J’ouvre mon parapluie. - (Le ploc ploc sur la toile me ramène immanquablement dans la tente (qu’elle cesse) sous la pluie au camping de Palavas-la bien- nommée- les- flots. On lit un gros pavé; une oreille distraite surveille le dernier ploc annonciateur du retour de l’ami des congés payés: le soleil.) - Et puis avec ces grains, on a des ciels superbes qui passent du grand soleil au gris foncé de l’orage. La lourdeur des nuages encore présente et l’éclat d’une lumière rasante qui vient éclairer la parcelle de mes yeux où je me trouve.

Attention! Je ne suis pas un simple collectionneur de faits. Certes, il faut se fier plus à l’observation des faits qu’aux raisonnements seulement et aux raisonnements seulement dans la mesure où ils s’accordent avec les faits observés. Je préfère aux tourismes des sites et des monuments, sans comparaison, l’émotion esthétique du soleil et la lumière, les impressions visuelles se succédant avec assez de rapidité pour qu’on n’en retienne que la résistance (Il y en a pour préférer le vélo). Et surtout qu’on vive et ne pense pas.

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