16/02/2011

Ma vie privé

... Il y a des jours montueux et malaisés qu'on met un temps infini à gravir et des jours en pente qui se laissent descendre à fond de train en chantant. « proust »
Le retour vers la lenteur s'accélère. Nous vivons au temps du bougisme, source de stress, mais cette drogue chronométrique rapproche dangereusement notre horizon. Faut-il pour autant ralentir? Je vérifie dans mes poches la présence rassurante de ma petite liste de courses, car «l’ homme qui n’ oublie rien ne se souvient de rien. « P.AUSTER » Il m’ est arrivé d’ oublier au point d’ oublier que j’ ai oublié. « D.FROT »
Je descends la rue de l’ habitude « en y incluant le paramètre du changement dans le regard que je porte sur les circonstances que je suis en train de traverser, cela rend mon appréciation plus réaliste ; et tant pis si il y a dans la réalité quelque chose de foncièrement mauvais. Pour lutter contre, l’ imagination est la meilleure arme, peut-être la seule ! « M. Jeug ». Ainsi je reste fasciné par ce qui se passe autour de moi quand précisément il ne se passe rien. Tout est dans le précisément mais vous l’ aviez déjà remarqué.
D’ ailleurs il manque un vieil homme. Vous savez un de ces gars qui sont tellement fondus dans le paysage de la sortie de métro ou de la place de marché qu’ ils sont devenus une persistance rétinienne. On est tout chose quand ils ne sont pas là. « J. Durand »Et bien le mien n’ est pas là et, maintenant que j’ y pense. Depuis quelque temps.
D’ ordinaire toujours dehors, son mégot jaune au bec, des habits tout dégueulasses, On ne connaît rien de lui. Il n’ a pas d’ age, pas de nom. Toujours à balayer un bout de trottoir. Toujours les même quatre mètres. Sous la lumière crue, ou cuite ? Ou bien saisie, à peine revenue. Ou bien une lumière vapeur, molle, tiède. « R.P. Droit »
C’ est mon attention qui met des objets sur mon chemin, et l'habitude qui les en retire et m’ y fait de la place. « Proust » mais j'ai beau faire, que je réfléchisse ou que j’ agisse je serai toujours plus petit que moi même, autrement dit mon existence effective n'est jamais à la mesure de mon intelligence ni de mon imagination. Je me sens tout chose. Est-il mort ?
...A suivre...

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